Vigilance sur les arbres urbains

une personne mesure la cavité d'un arbre avec une canne-mètre

Depuis deux ans, les experts la société SMDA ont diagnostiqué un à un 7 779 arbres urbains répertoriés dans la ville. Cela comprend les arbres isolés, les alignements, les arbres principaux des parcs, chemins et voies douces… « Ceux des boisements ne sont pas répertoriés, une gestion forestière étant appliquée sur ces sites », explique Guillaume Portero, responsable du pôle jardin-environnement.

Inventaire phytosanitaire

Quand on diagnostique un arbre, on regarde tout : sa vigueur, sa forme, la présence de champignons… Tout est inventorié dans un logiciel en ligne où chaque arbre a sa fiche avec les risques qu’il présente, les travaux préconisés ou réalisés. Ce logiciel donne un tableau de gestion des arbres sur plusieurs années. Les résultats de l’inventaire font apparaître un bon état physiologique pour 6 500 arbres. On compte 180 essences différentes, dont une majorité de chênes. 76 % des arbres étudiés sont adultes. Et 5 %, soit environ 375 arbres, présentent un état critique. « Ces données sont à recouper avec le contexte de l’inventaire, qui a débuté juste après la tempête de 2023 : Ciaran a forcé le trait de ces 5 % d’arbres à l’état critique », nuance Catherine Carcenac, chargée de mission Nature en ville.

Évaluer les risques

Dans le parc Sainte-Anne, elle vient vérifier l’alignement de tilleuls devant la crèche : là, l’arbre n°105 présente une cavité à sa base. Avec sa canne, elle mesure le creux, confirmé par le son du maillet sur le tronc. « Ce tilleul est creux sur 80 % de sa circonférence à la base. En plus, le lierre s’y est installé, cela signifie qu’il s’est éclairci. Il ne tient plus sur grand-chose et est potentiellement dangereux car situé sur un lieu de passage. » Ce travail de surveillance est réalisé chaque année sur les arbres des cours d’écoles. Mais pour tous les autres, avant l’inventaire, cela se faisait au coup par coup, quand les élagueurs ou les jardiniers remarquaient une branche cassée ou une fissure. « Nous avons désormais un outil de suivi. Maintenant qu’on les observe davantage, il est normal qu’on trouve plus d’arbres potentiellement dangereux qu’il faut donc abattre, parfois rapidement », ajoute Guillaume Portero. C’est ce qui s’est passé il y a quelques mois avec un grand tilleul à Ker Uhel : l’arbre avait tenu le choc de la tempête, mais un an après, un coup de vent hivernal a fait apparaître une fissure sur une fourche. « Il s’ouvrait en deux. Avec près de 20 m de haut, un poids de branches énorme, la chute de l’arbre sur la voie publique est un risque qu’on ne peut pas prendre », assure Catherine Carcenac. Il a été abattu rapidement, et pas de gaité de cœur. « Quand on coupe on arbre, c’est toujours lié à un risque de dommages pour les biens ou les personnes. C’est la seule raison. »

une personne observe un arbre avec une tablette à la main