37 % des investissements de la Ville favorables au climat

Le vote du budget, fin mars, est un moment clé pour la collectivité : c’est là que s’incarne concrètement la politique municipale. C’est à cette occasion que sont votés les projets d’investissement, qui auront un impact sur le climat. Impact positif s’il s’agit de mesures d’atténuation, comme l’isolation thermique des bâtiments, ou négatif si les dépenses soutiennent la consommation d’énergies fossiles, par exemple la construction de nouvelles voies automobiles. Afin d’identifier ces effets sur le climat et de nourrir les discussions et les décisions, il est nécessaire d’évaluer les dépenses en fonction de leur impact sur les émissions de gaz à effet serre et donc sur le climat : c’est le budget vert.

« Cet outil nous permet de vérifier très facilement que la majorité de nos dépenses auront un effet positif ou neutre sur le climat et de s’assurer que les dépenses classées défavorables sont bien nécessaires. Notre ambition municipale est de prendre notre part dans la trajectoire de neutralité carbone de la France d’ici 2050 », souligne Cédric Seureau, adjoint chargé des finances.

Un référentiel et 5 catégories

Concrètement, chaque ligne budgétaire est passée au crible de ses effets sur le climat et classée dans l’une des 5 catégories : très favorable, plutôt favorable, neutre, défavorable ou indéfini. « Nous prenons en compte les dépenses d’investissement de plus de 8 000 €, soit 94 % du budget prévisionnel d’investissement », précise Jean Barré, directeur du service financier. Ni le budget de fonctionnement ni les budgets annexes ne sont pour l’instant concernés par cette évaluation. « Nous disposons du référentiel I4CE (Institute for Climate Economics), mis en place par un bureau d’études et des collectivités. Chaque type de dépense y est listé et classé dans l’une des catégories », explique Cécile Greffion, chargée de mission transition écologique. Par exemple, la création d’une nouvelle route pour les véhicules motorisés sera défavorable, tandis qu’elle sera très favorable si elle est à destination des cycles et piétons (par exemple, travaux de l’avenue de la Résistance) ou favorable pour les transports collectifs non décarbonnés. L’entretien d’une voie pour véhicules motorisés sera neutre, mais très favorable si c’est une voie pour les mobilités douces ou les transports collectifs. Pareil pour l’entretien des bâtiments : l’action est globalement neutre mais passe en favorable si elle s’accompagne d’une rénovation thermique. « Parfois, il faut diviser la somme inscrite au budget : sur 30 000 € d’achats de plantations, 5 000 sont classés très favorables car ils concernent des arbres, 25 000 sont neutres car ce sont des arbustes et autres plantes, avec un impact moins significatif sur le climat », illustre Cécile Greffion. Quand on ne peut évaluer l'impact d'une dépense, elle est classée en "indéfini".

Au vu de l’analyse 2025, il apparaît que la Ville maintient une forte orientation en faveur du climat dans ses projets d’investissement. « L’évaluation nous permet de nous comparer d’année en année et de vérifier qu’en 2025 la part du très favorable continue à augmenter », soutient Cédric Seureau. Cécile Greffion complète : « La part des investissements qui se retrouvent dans la catégorie défavorable est liée à des achats sur lesquels nous avons peu d’alternatives, notamment les gros véhicules techniques, le matériel informatique et la construction de bâtiments. » Par exemple, 180 000 € sont provisionnés pour la construction de logements sociaux : c’est une action défavorable par rapport au climat (construction neuve, artificialisation des sols…), bien que nécessaire et bénéfique sur d’autres aspects (logement, action sociale).

Bientôt d'autres indicateurs

« L’évaluation climatique du budget est complémentaire à d’autres démarches d’évaluation, notamment le bilan carbone. Par ailleurs, il évalue seulement les impacts sur l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et même si à l’avenir nous évaluerons d’autres axes comme l’adaptation au changement climatique ou la ressource en eau, il ne prend pas en compte l’impact social des investissements. Une dépense climatiquement neutre peut fort heureusement être socialement très favorable ! », complète Cédric Seureau.